Enjeux et intérêts de la filière
La chaleur représente près de la moitié de la consommation finale d’énergie en France. À fin 2018, la part de la chaleur consommée d’origine renouvelable s’élève à 19,9 % alors que l’objectif fixé pour 2030 par la loi TECV est de 38 %. La décarbonation de la production de cette chaleur (aujourd’hui produite à 60 % par des énergies fossiles) est un enjeu majeur de la décarbonation du mix énergétique.
Pour décarboner la chaleur, une des solutions est de la produire à partir de sources d’énergies renouvelables. La biomasse est la première source de production de chaleur renouvelable (65 %), suivie par la géothermie, le solaire thermique, les gaz renouvelables et la chaleur de récupération.
Les besoins en chaleur varient en fonction de leur nature et de leurs contraintes (températures requises, durée de stockage, etc.) et toutes les technologies ne sont pas adaptées pour y répondre. La chaleur basse température représente 75 % des besoins, couvrant principalement le résidentiel, le tertiaire, ainsi que 30 % des besoins industriels. Il est avantageux de produire cette chaleur sans recourir à la combustion (biomasse, gaz, déchets), car celle-ci génère des températures bien plus élevées que nécessaire.
Parmi les filières sans combustion, deux se distinguent par leur pertinence technique et économique, notamment pour alimenter les réseaux de chaleur et les procédés industriels basse température : la géothermie et le solaire thermique, qui représentaient respectivement 5 % et 1 % de la chaleur renouvelable produite en 2020. Les acteurs de ces filières sont prêts à intensifier leur développement, soutenus par de nouveaux modèles visant à fournir de la chaleur de base pour de nouveaux réseaux en construction, des procédés industriels, ou encore des solutions de stockage thermique à court et long terme.
Les objectifs du pôle
Fortement encouragé par le Fonds Chaleur de l’ADEME pour atteindre l’objectif PPE de 38 TWh de chaleur et de froid renouvelables de récupération livrés par les réseaux en 2028, et de nouvelles obligations réglementaires comme l’obligation de classer les réseaux de chaleur public, Tenerrdis accompagne les acteurs de ces filières qui appuient leurs projets sur les axes d’innovation mobilisant des compétences thermodynamiques, mais aussi numériques (IOT, jumeau numérique…), SIG & géosciences (BRGM). Par exemple le projet de modélisation des capacités / apports de solaire thermique avec Storengy et l’agglomération d’Annecy servira de référence sur le recours à l’intelligence sur ce type de pilotage.
En ce qui concerne plus spécifiquement la filière géothermie, qui souffrait jusqu’en 2022 d’un déficit de structuration, elle bénéficie maintenant d’un regain d’attractivité grâce à sa très faible empreinte carbone et sa faible consommation d’électricité au regard de l’énergie thermique produite. L’ADEME a confié une mission d’animation régionale à Tenerrdis et AURA EE. Cette mission mobilise les acteurs de la recherche comme l’aval de la filière, dont les installateurs de PAC géothermiques qui réalisent en région AURA entre 20 et 30 % des ventes nationales.
Les actions Tenerrdis
- Accompagnement de la filière géothermie de surface en partenariat avec l’ADEME et AURA EE : animation du réseau d’acteurs régional, outiller les ambassadeurs de la géothermie (syndicats, ALEC, aménageurs…), soutenir l’innovation en valorisant les projets existants
- Organisation d’un groupe de travail Solaire Thermique avec l’ALEC de Lyon pour traiter des problématiques de couplage géothermie/solaire thermique et couplage réseau de chaleur/solaire thermique
- Organisation d’un groupe de travail performance énergétique du bâtiment avec un cycle sur la climatisation et le confort intérieur
- Organisation d’un groupe de travail Compétences avec France Travail afin de donner plus de visibilité à la filière dans les offres de formation
- Soutien d’un projet FASEP de « Chambre Froide Solaire Autonome » porté par le Groupe Airwell en Irak
Projet lié
Chiffres clés
- 28 membres
- 9 projets adhérents financés depuis 2018